La Dibamba ou la « Cour des Miracles »

9 Nov, 2020 | Témoignages

Entretien avec l’infirmière Marie Pascale… 

Loïc :  Quel a été votre impression en arrivant ici à la Dibamba ?

Sr Marie Pascale :  Je suis carmélite missionnaire, je suis arrivé au mois de novembre 2014, j’étais venu ici en 2004 et puis en 2013 les premières impressions c’étaient un grand chantier avec beaucoup de défis : beaucoup de malades, beaucoup de malades abandonnés, beaucoup de malades seuls avec des plaies chroniques, beaucoup de malades tuberculeux très fatigués et j’ai eu l’impression qu’il y avait un grand défi à surmonter celui d’une présence à donner et d’un autre côté, cette sensation de la présence de Dieu qui me voulait là où j’étais.

Nous sommes des sœurs carmélites missionnaires, donc on a été fondé en Espagne par le Père François Palau qui est la spiritualité du carmel. Une vie centrée sur le Christ dans la contemplation, on est invité dans la prière à avoir un peu des signes de ce que Dieu en fonction de ce qu’on a dans la prière : C’est prendre le soin de Dieu et qu’on ne peut pas séparer l’amour du prochain. On a été créé pour notre charisma de communion, ce n’est pas spécialement spécifique, donc là où l’Église a des besoins particuliers, nous on répond.

Loïc : Et donc tu habites ici à la Dibamba ?

Sr Marie Pascale :  On m’a confié la responsabilité de la léproserie. En observant justement tous ces malades qui étaient seuls avec leur maladie, qui étaient abandonnés, qui souffraient des plaies chroniques depuis deux ans, trois ans c’est là que je me suis demandé ce que le Christ aurait fait à ma place et le père Palao notre fondateur… Et le père Palao a mené un combat contre toutes les forces du mal. Et moi aussi je me sens appelée par ce charisma, je me sens interpellé par la parole de Christ « Je viens pour que vous ayez la vie et la vie en abondance et je veux l’homme et l’homme africain debout ». C’est quelque chose qui fait partie de ma vocation de remettre l’homme debout et d’essayer de chercher comment est-ce qu’on pourrait aider tous ces pauvres sans financement. Et c’est là qu’il m’est venu l’idée de reprendre les greffes de peau.

Mais quand ils étaient aussi à Barcelone en Espagne notre père fondateur accueillait tous les pauvres et les pauvres qu’on appelle aussi les « énergumènes ». Les prêtres aussi étaient pauvres donc il avait de tout petit moyen et c’est là que je me suis dit qu’on pouvait reprendre les greffes de peau … C’est comme ça qu’on s’est décidé :  Avec l’aide des uns et des autres pour réinstaller un peu le bloc opératoire on s’est décidé à regreffer. Et on a commencé les premières greffes au mois de décembre 2015 et ça a coïncidé avec l’année de la miséricorde décrété par le pape François. On a commencé le 5 décembre et le 8 décembre commençait l’année de la miséricorde proclamée par le pape François et depuis le mois de décembre on a eu que des grâces, grâce sur grâce. Vraiment, vraiment inévitablement tous les jours ont été telles que ce fut l’année de bienfaits, de grâce accordés par le Seigneur … on a eu à greffer des patients qui à première vue la greffe n’aurait jamais dû tenir et au bout d’un moment : Ça tient !  Ils sont tous rentrés guéris ! Ils avaient pour les uns vingt deux ans avec des plaies tout ça et ils ont pu rentrer guéri.

Il y a eu des grâces de guérison il y a aussi des grâces que presque personne peut imaginer, des personnes qu’on pense mourir et ils reviennent à la vie de façon inattendue. Des grâces entre les malades, des grâces de solidarité, ou par exemple il faut un garde malade pour la greffe et le Seigneur suscite les cœurs des uns et des autres, des grâces de conversion aussi ou des malades à travers l’action pastorale, la prière des uns ou des autres qui se sont convertis au Christ, qui ont redécouvert la foi et on a eu des mariages chrétiens, des baptêmes. En tout cas depuis on a beaucoup de grâce, beaucoup de grâce.

Loïc :  Mais ici à la Dibamba il ya tout de même une atmosphère spéciale. Si ça reste toujours mystérieux qu’est-ce qu’on pourrait dire par rapport à ça ? 

Sr Marie Pascale :  La léproserie vit de la Providence. On n’a pas de source de revenus. C‘ est à dire de financement étranger, des aides du gouvernement, on n’en a pas, on n’a pas d’aide de l’Évêché, et là on soutient trente anciens malades de lèpre. La ration alimentaire vient entièrement des dons des particuliers. Donc il y a déjà le Seigneur qui touche le cœur des saints et des autres pour susciter un élan de compassion envers les malades et moi qui suis en consultation, moi qui suis en première ligne pour intervenir dans les cas d’un problème, je me rends vraiment compte qu’il y a une Providence qui nous accompagne, un Dieu qui est présent et agissant avec nous.

Quand j’ai entendu parler de Robert, c’était là aussi dès que les malades prient Robert Naoussi, qu’ils confient leur souffrance à l’intercession de Robert Naoussi. Moi, je ne peux pas dire si c’est Robert Naoussi qui nous donne des grâces au si c’est Dieu pour l’année de la miséricorde, mais on a des grâces moi je le vois, des grâces exceptionnelles. Parfois, on va chercher loin dans les églises le réveil de signes des miracles mais moi j’ai l’impression que nous on en voit toutes les semaines, ici. Par exemple, on avait un malade ici que toutes les personnes qui ont vu les pieds pensaient qu’il devait être amputé : même les chirurgiens ne pensaient pas qu’il pouvait guérir. Et c’est pourtant le cas ! Et je pense qu’on a eu une inspiration pour développer une technique de soins qui nous permet de faire des merveilles. Et toute l’équipe aussi, c’est un miracle avec les sœurs pour assister les malades. On a de grâces ! 

On a des grâces : quand il y a eu les français, je suis tombée par hasard sur le DVD du père Jaccard « Robert Naoussi » et le père Jaccard a dit qu’à un moment il a eu comme une inspiration, l’idée d’amputer le pied des malades. Je crois que nous aussi par la technique qu’on a développée, elle est venue par aspiration et on est en train de gagner un temps fou pour prendre en charge les plaies. Mais nous c’est beaucoup, beaucoup plus rapide et cela nous donne des résultats inespérés et d’un point de vue  irrationnelles. Et il nous arrive maintenant de greffer des personnes avec un mauvais état physique. Essayons, essayons et les personnes aujourd’hui sont guéries. Cela dépasse parfois le niveau de résistance rationnel c’est un acte des foi et Dieu agit.

Donc quand j’ai vu les films je me suis dit que bien Robert peut-être nous assiste à ce niveau-là. Si c’est Dieu, si c’est Robert ou si c’est le père Palao, tout le monde s’y met. Mais on a des aides du Ciel parce qu’on fonctionne avec des tout petits moyens.

Loïc :  Comment se passe une journée type à la Dibamba ?

Sr Marie Pascale :  On peut dire qu’il n’y a jamais de routine à la Dibamba. On se lève à 5h30 du matin pour la prière et ensuite on prépare la messe à 7h pour les malades. Une fois qu’on commence à faire les pansement et on prend un temps pour prier avec ceux qui n’ont pas assister à la messe, ceux qui sont hospitalisés entre 5h30 et 6h30 on commence à faire les pansements car à partir de 7h30/8h30 on commence les pansements pour les malades externes. Donc, il y a le service de soins de plaies et des soins des injections pour les malades hospitalisés externe qui se font en haut et à partir de 8h les consultations externes avec le service de laboratoire qui est ouvert du lundi au vendredi donc en général on finit le travail vers 14h. Les après-midi c’est davantage pour gérer d’autres activités comme l’épisode administratif ou bien gérer la montagne de problèmes qui peuvent surgir avec la prise en charge des anciens malades de lèpre ou d’autres aspects plus sociaux. À côté des activités de la léproserie de la Dibamba on a aussi les activités pastorales de catéchèse les samedis. On a la pastoral vocationnelle et on a des rencontres vocationnelles les dimanches. 

À 18h en semaine on se retrouve pour la prière du soir jusqu’à 19h. Puis on a le repas du soir et on a un moment de récréation communautaire. On se retire à 21 heures.

Sr Marie Pascale : Au niveau des malades hospitalisés je voudrais dire qu’il y a une grande solidarité entre eux. Ils sont comme une grande famille donc c’est principalement des malades avec des plaies, quand ils ont commencé le problème de plaies 90 % allaient chez le marabout, parce que c’est une maladie qu’on considère mystique. Ensuite quand ils ont vu que ça ne marchait pas, ils sont partis dans les hôpitaux de l’Etat où ils ont dépensé beaucoup d’argent et leurs familles se sont fatigués de par le fait de ne plus ramener de l’argent à la maison, car ils n’étaient plus productifs pour ramener quelque chose pour manger à la famille.

J’ai l’impression d’avoir mes parents, mes frères, mes sœurs ici

En général à ce point-là les familles se découragent et finalement abandonnent les malades et donc beaucoup de malades terminent ici à la Dibamba, qui est un centre social. Alors beaucoup de malades ont eu l’expérience d’une grande souffrance prolongée, des souffrances dans lesquelles ils ont été abandonné et souvent souffrent d’une certaine vulnérabilité, fragilité. Ils sont besoin de l’aide des autres. Les malades qui ne sont plus atteints et qui ont une certaine autonomie, aident ceux qui commencent, qui sont seuls, qui sont dans la précarité. Ils les prennent pour les emmener aux soins, pour donner les médicaments, pour préparer la nourriture. Il y a parfois aussi des petits conflits, mais l’esprit qui règne c’est un esprit de solidarité. Depuis le mois de mai ils se sont habitués à se retrouver à 17h pour prier ensemble le chapelet. Il y a donc beaucoup de partage, il y a aussi les malades qui participent à la CEB c’est le comité de quartier de vie, donc on ouvre la CE pour les malades hospitalisés vivant aussi ici. Personnellement, je me sens très à l’aise, j’ai l’impression d’avoir mes parents, mes frères, mes sœurs ici. C’est une amitié c’est une fraternité.

Loïc :  Est-ce que certains malades ont l’impression d’être ici comme dans une école de vie ?

Sr Marie Pascale :  C’est-à-dire que la souffrance humanise et puis il y a cette solidarité dans la souffrance. La personne se trouve confrontée à sa propre vie c’est là que la personne est plus ouverte pour découvrir aussi la présence de Dieu. Je veux dire, on porte tous un germe de Dieu en nous-même. Et à travers la tendresse, la solidarité, l’amour, les attentions, les personnes comprennent que Dieu agit à travers la vie des autres. C’est là, je pense qu’on dit d’une école de vie. Parce que là aussi on peut s’imaginer d’arriver aussi ici à la Dibamba, voir la misère, la tristesse, un lieu de mort et en réalité c’est un lieu d’espérance, un lieu de vie, un lieu de joie pour beaucoup de malades et pour beaucoup de groupes qui viennent parce qu’on a aussi beaucoup de groupes qui viennent le week-end et ils sont surpris de voir la joie que émane de beaucoup de malades, d’espérance et de foi. Je crois que c’est une édification mutuelle dans la foi et cela permet aux personnes de s’enraciner beaucoup plus profondément dans le Christ.

Et à travers la tendresse, la solidarité, l’amour, les attentions, les personnes comprennent que Dieu agit à travers la vie des autres.

Aussi, ils ont découvert que le marabout ne pouvait pas les soigner et comme ici c’est un endroit où ils obtiennent une guérison, ils voient donc que Dieu est plus grand que les marabouts … et que toutes les forces du mal auxquelles ils croyaient avant.

Loïc :  A titre personnel, qu’est-ce que la vie de Robert Naoussi représente pour vous, dans votre travail ?

Sr Marie Pascale :  Moi, je ressens une certaine fierté de ce jeune qui est comme un modèle pour édifier les autres et qui est enterré ici à la Dibamba. Ca attire beaucoup les jeunes et c’est un exemple parce que dans la mentalité, dans la culture ambiante et même aussi bien au sein de l’Église on refuse la souffrance. Et c’est justement par ce refus de la souffrance, par ce refus de la Croix que le Christ nous propose que beaucoup de nos chrétiens et des non-chrétiens partent dans les églises de réveil à la recherche d’une libération immédiate de leur souffrance à la recherche d’un miracle parfois payé à prix fort.

Robert Naoussi est une personne qui nous apprend à vivre la spiritualité de la Croix,
à vivre nos souffrances.

On projette le film avec les malades, on fait des catéchèses et il y a beaucoup de malades qui trouvent en Robert Naoussi une manière de vivre leur propre souffrance et qui relativisent leur souffrance par rapport à celle de Robert. C’est un jeune camerounais, issu du terroir avec lequel ils peuvent s’identifier. Il est une référence pour vivre leur propre souffrance dans la foi.

Nous on dit toujours que nous, les sœurs, nous sommes comme des instruments de Dieu et c’est eux-mêmes qui doivent s’engager dans le chemin de guérison par la prière. Que c’est Dieu le Père qui agit dans la guérison et non simplement une guérison physique mais qu’il y a aussi une guérison de l’esprit, une guérison morale, une guérison sociale. On les invite à prier et à prier aussi Robert Naoussi, prier son intercession pour venir en aide dans leur monde de la souffrance, que ce n’est simplement la guérison, c’est aussi une intercession pour leur donner le courage d’affronter la souffrance dans la foi et de rester ferme dans la foi, comme Robert a pu rester ferme dans la sienne et attaché à Dieu. Il y en a beaucoup à qui ça a édifié.

Robert est donc un compagnon que je propose,  pour les malades hospitalisés, pour les lépreux, une référence au modèle contemporain.

Loïc :  On ne peut pas séparer la léproserie de la Dibamba à Robert Naoussi. Son exemple, sa présence, son intercession ?

Sr Marie Pascale :  Il faut voir la quantité de groupes qui viennent ici le weekend ! Qui viennent se recueillir sur la tombe de Robert Naoussi, faire des projections sur Robert Naoussi. Donc, je vais dire Robert Naoussi c’est le lieu et c’est la présence.

La léproserie de la Dibamba n’est pas simplement une léproserie avec un hôpital, mais un lieu de pèlerinage. Robert y est intimement lié, c’est un tout.

Loïc :  Pourrait-elle devenir un Sanctuaire ?

Sr Marie Pascale :  C’est-à-dire que l’évêque a le projet dans un instant très proche, de transformer la léproserie en centre spirituel. Je pense que la figure de Robert peut apporter beaucoup à l’église du Cameroun et à tous ces jeunes pèlerins qui viennent se recueillir ici. Si le centre de spiritualité ouvre ses portes, je pense qu’on doit vraiment développer la spiritualité de Robert Naoussi. Dans ce sens il y a quelque chose qui m’a beaucoup impressionné et c’est la qualité de l’attention pastorale que le père Raymond Jaccard a porté à Robert. Parce que quand Robert Naoussi est arrivé ici à la Dibamba il était en révolte lui-même, il ne comprenait pas pourquoi il devait passer par cette souffrance et le père Jaccard l’a aiguillé pour qu’il puisse la chercher lui-même, dans la foi, ce qui lui arrivait. Et on voit vraiment dans le film cette qualité d’attention de pastorale du père Jaccard. Cette édification mutuelle, le père Jaccard a dit que Robert Naoussi a quelque part changé sa vie de missionnaire et le père Jaccard aussi a transformé la vie de Robert en l’aidant à approfondir sa foi et à s’ancrer davantage dans le Christ.

J’espère que dans l’avenir on pourra développer davantage cette qualité d’écoute du pèlerin et la foi, ce qui peut aussi amener les personnes à faire une expérience de l’amour de Dieu, découvrir un sens à tout ce qu’ils vivent, libérer les gens en orientant dans leur vie dans le Christ et leur libérer du joug qui peut parfois les écraser.

Donc, je pense qu’il peut avoir vraiment, une merveilleuse action pastorale à développer sur le site de la Dibamba pour des pèlerinages, des retraites, pour développer la spiritualité, pour aider nos chrétiens du diocèse à une évangélisation de profondeur et un témoignage de vie. J’ai l’espérance, je pense que ça sera beau la formation de l’école d’évangélisation, il y a aussi l’école d’évangélisation de Robert Naoussi, qui peut s’installer aussi sur la Dibamba.

Loïc : Est-ce que Robert Naoussi pourrait déjà toucher d’autres pays, d’autres cultures ?

Sr Marie Pascale :  On dit toujours qu’il n’y a rien de particulier qui ne soit universel et rien d’universelle qui ne soit particulier.

Quand un saint est reconnu pour l’Église il y a une portée universelle. Même si Robert Naoussi à une grande importance locale, il peut très bien être proposé comme modèle. On manque toujours de proposer des témoins africains comme modèle. On a les saints martyrs de l’Uganda, Kisito, la bienheureuse Anuarite mais on a encore besoin des saints qui puissent nous édifier un niveau de l’Afrique. Par exemple Robert Naoussi n’a jamais attribué sa maladie à la sorcellerie or, c’est quelque chose qui est très présent ici même parmi les chrétiens catholiques. Donc, il y a encore un syncrétisme et une foi qui reste fragile entre la tradition, la sorcellerie et la foi. Je pense aussi pour le Cameroun et comme beaucoup  d’Afrique qui vivent encore cette réalité et pour le monde entier parce que la souffrance fait aussi partie de l’universalité de la vie. On a encore deux personnes qui sont en voie de béatification qui sont : Baba Simon et Jean Thierry Elogo. J’espère que les trois pourront avoir une place privilégiée dans l’Église comme modèle à présenter pour les jeunes aujourd’hui.

Loïc :  Le jeune Robert Naoussi disait qu’il voulait guérir par son amour par son cœur plus que par d’autres soins. Est-ce que finalement ici on essaie de vivre avec la même intention ?

Sr Marie Pascale :  Pour moi, c’est l’amour qui guérit ! si un malade peut prendre la force de faire face à la maladie, de faire face à la souffrance, de supporter les douleurs jour après jour, c’est aussi parce qu’il a le réconfort de la tendresse, de l’amour. C’est l’amour qui nous aide, c’est la qualité de l’amour du Christ aussi qui a permis de relever plus d’un. Il nous guérit des blessures sociales, familiales, des blessures morales, des blessures spirituels et je pense que de sentir cet amour inconditionnel qui les entoure, qui les enveloppe et qui les accueille comme ils sont, de prendre contact avec leur propre bonté, avec leur propre images de Dieu qu’ils ont avec leur propre valeur, c’est quelque chose aussi au-delà de l’aspect purement physique il y a tout cet aspect-là qui peut-être développé. Donc, il y a la guérison physique en la guérison intérieure, et la guérison intérieure ne peut pas passer que par l’expérience de se sentir aimé soi-même et reprendre contact avec son être intérieur à l’ image de Dieu.

Loïc : Après avoir vécu ces années ici à la Dibamba, on peut dire qu’il y a un avant et un après ?

Sr Marie Pascale : C’est une continuité de la mission. Dans ma vie de missionnaire toutes les missions m’ont façonné d’une manière particulière. La Dibamba est comme un approfondissement de mes convictions que j’ai acquis tout le long de cette année-là. 

Loïc :  Ceux qui voudraient aider la Dibamba, de quelles façons peuvent le faire ?

Sr Marie Pascale :  Beaucoup de gens font des dons de riz, d’huile mais il y en a qui peuvent nous aider en espèces. On n’a pas beaucoup d’aide en espèces mais s’il y en a qui voudraient,  je peux trouver un numéro de compte où ils pourraient verser.

Loïc : Est qu’est-ce qu’on peut faire ici comme missions pour quelques semaines, quelques mois ?

Sr Marie Pascale : On a des amis français qui viennent nous aider chaque année : « Médecine aide et présence ». Ils nous apportent beaucoup de pansements, des bandes élastiques, ils vont apporter aussi des matelas. Ils nous aident beaucoup, ils sont à Perpignan.

Il y a aussi l’ordre de Malte et des organismes qui nous aident comme ça, ils nous donnent beaucoup de médicaments.

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